Je me souviens du temps ou nous coulions des jours heureux sous le soleil d’Algérie. C’était le temps de l’enfance et de l’insouciance pour nous tous. Pierre, Francis, Jocelyne et moi étions les plus jeunes et les aînés Annie, Bernadette, Josiane, Manu et Robert. Nos parents se retrouvaient très souvent, tout était prétexte pour se réunir autour d’une bonne table et faire la fête.
Tantôt chez Pierrette et Gaston, Emeline et Manuel mes tantes et oncles ou encore Dolorès et Edmond., mes parents. C’était l’occasion de chanter à la fin du repas « st pierre et st Paul…... » je ne me souviens pas des paroles, mais c’était très amusant, car il fallait se faire passer les couverts en chantant. Et mon oncle Manuel en gardait toujours un au passage, ce qui faisait qu’après quelques tours de table, il n’y avait plus de couvert. Gaston avait toujours quelques bonnes blagues à raconter et quand Manuel se joignait à lui c’était le fou rire assuré.
J’étais jeune à l’époque, mais je me rappelle bien de ces moments de bonheur passés tous ensemble A chaque repas Pierre et moi faisions l’objet de railleries de la part des plus grands, nous étions très difficiles pour manger et souvent d’ailleurs nous ne mangions pas grand-chose. Par contre, j’ai le souvenir de quelque chose qui nous faisait marrer : c’était Robert notre cousin, lorsqu’il disait, tout en saisissant le plat qui se trouvait au centre de la table : « personne n’en veut plus ? » A la suite de quoi il se servait ce qui restait. Cela nous faisait rire car, on s’attendait à ce qu’il le fasse à chaque fois.
Et puis, il y avait les journées passés à la mer, nous partions tous ensemble, camper sur la plage, c’était super. Nos parents avaient toujours quelques choses à se raconter et nous, nous profitions des bains et du soleil. Nous revenions souvent les pieds pleins de goudron.
Je passerai sous silence les moments difficiles que nous connaissions quand nous étions dans l’eau et que les plus grands s’amusaient à nous faire boire la tasse, comme d’ habitude Pierre et moi étions souvent visés. Dans ces moments là nous les détestions. Mais nous oubliions bien vite tout cela car nous étions heureux d’être réunis.
Nous avons grandi, entre temps, nos parents ont pris chacun des chemins différents et nous nous sommes éloignés les uns des autres. De ce fait nous nous voyions moins souvent.
Puis ce fut la guerre et en 1962 nous nous sommes retrouvés à VIAS nous nous sommes réchauffés tous ensemble à nouveau. Dans notre malheur nous avons été heureux de nous rassembler dans ce petit village au « vieux logis » même si le confort laissait à désirer.Chacun a refait sa vie tant bien que mal et petit à petit nous nous sommes un peu perdus de vue. Quel bonheur aujourd’hui de se retrouver et de se remémorer tous les bons moments du passé.
Ma mère reste encore parmi nous, mais hélas nos autres parents ne sont plus là, c’est dans notre cœur qu’ils sont pour toujours.
Profitons encore de ces instants présents.
CARPE DIEM
Edith DUBOSCQ.