J’habitais au 39 de la rue du Docteur Charcot à deux pas de l’hôpital Parnet et très souvent quand nous prenions le frais avec ma mère, nous pouvions voir un homme de belle carrure remonter la rue en direction du Bois Ramel et ma mère me chuchotait « c’est Monsieur Monducci, il est ceinture noire de Judo »
En ce temps là le judo était une discipline toute récente un peu spéciale à nos yeux d’occidentaux venue du Japon avec des rites et un esprit particulier .Au judo, les valeurs morales sont plus importantes que la technique elle-même. La fédération Française venait d’être fondée en 1946 c’était un sport tout nouveau, en haut de ma rue mes voisins, Marcel Cano (garage Ford à la Saint Jean) et son voisin Yvon Vuidard, pratiquaient déjà dans son club mais il fallait se rendre à Alger et je n’avais que 15 ans.
Un jour Jean-Claude Cano me dit qu’il y avait un dojo à l’école de Police d’Hussein-Dey et je décidai d’aller voir ce qu’était ce sport mystérieux, le club se trouvait dans les locaux de l’école de police dans l’ancienne résidence du Dey Hussein, un peu plus loin que la place en se dirigeant vers Lafarge. Quand j’entrai dans le dojo je vis le professeur Monsieur Mallet qui me donna tous les renseignements nécessaires, un grand jeune homme blond était déjà ceinture bleue et devint vite un ami c’était Alain Mayerus .
En rentrant chez moi je fis part à ma mère de mon désir de pratiquer ce sport !!!
Colère de celle-ci qui me répliqua qu’elle ne m’avait pas élevé jusqu’à cet âge pour me faire casser une jambe !!!
Le respect et la confiance que l'on accorde à son adversaire lors d'un combat de judo sont primordiaux. En effet, lorsqu'un judoka fait chuter son adversaire, il doit garder le contrôle de sa prise, et la plupart des prises nécessitent de retenir son adversaire pour qu'il chute "correctement".
Grâce à cela, et malgré la grande dangerosité des prises effectuées, le judo est l'un des sports où surviennent le moins de blessures et d'accidents; de nombreux pratiquants n'ont jamais connu la moindre blessure, que ce soit à l'entrainement ou en compétition, et ce même après plus de dix ans de pratique régulière.
Mais de cela elle ne voulut en entendre parler, devant mon obstination elle me mis un marché en main « tu payes ta cotisation avec ton argent de poche « c’était dur mais mon envie de pratiquer ce sport me conduisit à accepter le marché.
Au bout de quelques temps elle fut certaine de ma passion et consentit à payer ma cotisation.
Au club il y eu aussi Claude Baïsi , Christian Giodano , Jean-Claude Depetro ,Charlie Miccaelis dit (l’araignée ) à cause de ses très longues jambes qui doit , je l’espère couler des jours heureux dans sa belle Corse , nous avons aussi entrainé quelques filles , Annie Decroix ,Thérèse Hobbe qui furent , je crois les premières demoiselles a pratiquer ce sport dans notre ville .
Jean Catala