Après la seconde guerre mondiale, l’église d’Hussein-dey s’avéra trop petite, en raison de l’accroissement du nombre des fidèles.
Les autorités religieuses et la municipalité de l’époque, soutenues par une partie importante des Hussein-déens, décidèrent d’agrandir ce lieu de culte.
Mais il fallait pour cela trouver un financement. Les bonnes volontés de toute la ville se mirent à l’œuvre, particulièrement à la maison Saint Louis, où résidaient les sœurs de Saint Vincent de Paul.
On décida alors que le 1er mai de chaque année se tiendrait une kermesse sur la place de la Saint Jean, et, un peu plus tard, à l’ombre bienfaisante dans l’allée Narbonne, afin de recueillir les fonds nécessaires.
Les fruits et légumes, les pâtisseries et gourmandises diverses et les jeux fournissaient une grande partie de la recette.
Mr. Gabriel Pons (du Caroubier) rendait visite aux maraîchers d’Hussein dey, qui étaient tous ses amis. La veille de la kermesse, avec la camionnette de mes parents, nous faisions la collecte des fruits et légumes, chaque propriétaire mettant un point d’honneur à offrir sa plus belle production.
Les pâtisseries demandaient, quant à elle, un travail soigné. De nombreuses personnes dévouées s’activaient la journée dans le garage de mes parents et, le soir venu, nous descendions les fromadjades et autres cocas au four de la boulangerie Lloret. La cuisson de tous ces mets délicieux se faisait sous l’œil attentif et expert de Mr. Jean Lloret.
De nombreuses personnes se dévouaient sans compter pour mener à bien tous les travaux. Je voudrais en citer quelques unes : Mesdames Fille, Jovène, Petit, Scotto, Jeanne Cerda, Marguerite Cerda, Madeleine Muscaridola, Alice Xuereb sans oublier ma chère maman, Françoise Cerda.
Que les personnes oubliées me pardonnent, il y a déjà longtemps de cela !
En outre, une équipe de bénévoles, principalement des hommes, installait sur la place de l’Eglise des stands qui permettaient à tous les participants de trouver une animation bien sympathique. Bien sûr, la buvette et les « brochettes merguez » (tenu par Mrs. Ambrosino et Catalano), étaient ceux qui attiraient le plus de monde.
Puis virent les années noires et notre douloureux départ.
Espérons cependant que les pierres de notre ancienne Eglise, celles d’avant 1962, témoin de nos joies et de nos peines, se souviennent encore aujourd’hui des kermesses d’autrefois ….
Christian CERDA